Malgré une distribution accrue de vaccins et une diminution significative du nombre de cas de COVID-19 au Canada, l'avenir de la pandémie demeure une préoccupation majeure, basée sur la possibilité d'une résurgence à court terme comme à long terme et une compréhension de l'avenir de l'immunité contre le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2). Il n'est pas clair si la population canadienne atteindra l'immunité collective ou s'il existe un risque de résurgence future du virus à l'automne ou à l'hiver.

Une étape cruciale qui aidera à répondre à ces questions est la détermination et la quantification de l'immunité contre le SRAS-CoV-2 dans la population. Les études de séroprévalence peuvent éclairer les calculs de la distribution de l'immunité.

Modélisation de la séroprévalence et de la résurgence de la COVID-19 au Canada

Détermination de l'immunité au COVID-19 dans la population canadienne en raison de l'infection et de la vaccination

Une étude récente publiée sur le serveur de préimpression medRxiv* par le COVID-19 Immunity Task Force (CITF) analysant diverses études de séroprévalence a déterminé l'immunité de la population canadienne au COVID-19 au 31 mai 2021, comme suit  : 5,4 % due à une infection et 44,9 % due à l'infection et à la vaccination.

« Le CITF est le seul groupe de travail à notre connaissance qui a tenté de quantifier la séroprévalence dans la population canadienne. »

Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé un modèle mathématique pour déterminer les distributions de l'immunité selon l'âge, l'infection et la vaccination dans la population canadienne. Le modèle utilise des données quotidiennes sur l'incidence du COVID-19 jusqu'au 27 juin 2021 et intègre la couverture réelle jusqu'au 27 juin 2021 et la couverture projetée jusqu'en septembre 2021 des première et deuxième doses de vaccin COVID-19. Le modèle a ensuite été utilisé pour quantifier les distributions d'immunité de janvier 2020 à mars 2022, sur la base de diverses caractéristiques supposées des vaccins COVID-19, telles que la protection contre l'infection et la protection contre les maladies graves contre différentes variantes préoccupantes et divers taux de déclin de l'immunité.

La séroprévalence en pourcentage de la population totale pour les classes d'âge de 10 ans est indiquée avec une intensité de couleur correspondant à la classe d'âge, en supposant qu'il n'y ait pas de relaxation dans. La zone rouge est la somme des classes sensibles qui ont été exposées au virus, soit par infection naturelle, soit par diminution des classes vaccinées. Les régions bleue et verte montrent respectivement les populations des classes vaccinées à la première et à la deuxième dose. La population totale avec une certaine immunité (le haut de la région rouge) est égale à la somme verticale des trois régions bleue, rouge et verte. La rangée du haut montre une diminution de l'immunité d'un an entre les classes consécutives ; la rangée du milieu est en déclin d'immunité de trois ans; la rangée du bas n'est pas en déclin de l'immunité. Les colonnes de gauche à droite représentent les vaccins 1 à 3, respectivement.

Les résultats montrent que la plupart des Canadiens n'auront pas une immunité suffisante contre la COVID-19 pour empêcher une résurgence des chutes

L'étude a estimé que coïncidant avec la fin du programme de vaccination, d'ici la fin de l'été 2021, 60 à 80 % de la population canadienne obtiendra une certaine immunité contre la COVID-19. Cependant, les résultats du modèle montrent que ce niveau d'immunité n'est pas suffisant pour empêcher une résurgence à l'automne 2021. En outre, le moment et la gravité d'une résurgence de COVID-19 peuvent varier en ampleur en raison de plusieurs facteurs, notamment le taux de déclin de l'immunité, l'assouplissement des interventions non pharmaceutiques telles que la distanciation sociale, la transmissibilité des variantes préoccupantes du SRAS-CoV-2, et le niveau de protection offert par les vaccins contre l'infection par le SRAS-CoV-2 et la gravité de la maladie.

« Notre modèle prédit que 60 à 80 % de la population canadienne aura une certaine immunité contre le SRAS-CoV-2 d'ici la fin de la campagne de vaccination à la fin de l'été 2021. »

Vaccinations de rappel et/ou mesures de santé publique nécessaires pour prévenir une résurgence majeure de la COVID-19 au Canada

Les experts pensent qu'il existe une menace de résurgence de la COVID-19 au Canada à l'automne 2021. Pour mieux comprendre la possibilité et la gravité de cette menace, les chercheurs ont quantifié le niveau de protection de la population à l'aide d'un modèle structuré par âge qui comprend l'infection, la vaccination, et une immunité décroissante, qui aide à estimer la distribution de l'immunité au COVID-19 dans la population canadienne.

Pour résumer les résultats, les chercheurs ont découvert que l'ampleur de la résurgence de COVID-19 à l'automne 2021 - hiver 2022 dépend de l'assouplissement des interventions non pharmaceutiques et des mesures de distanciation sociale, du taux de déclin de l'immunité, de la transmissibilité du virus et de la l'efficacité des vaccins contre les infections et les maladies. Afin de prévenir une résurgence à grande échelle au Canada, une vaccination de rappel et/ou la réintroduction de mesures de santé publique peuvent être nécessaires.

« Alors que l'immunité est perdue, une campagne de rappel de vaccins ou la réintroduction d'une atténuation de la santé publique sera nécessaire. »

*Avis important

medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, orienter la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.

Référence de la revue  :

  • Résurgence de l'automne 2021 et séroprévalence de la COVID-19 au Canada Modélisation de la diminution et du renforcement de l'immunité contre la COVID-19 au Canada Une étude du Réseau canadien de recherche sur l'immunisation, David W. Dick, Lauren Childs, Zhilan Feng, Jing Li, Gergely Röst, David L Buckeridge, Nick H Ogden, Jane M Heffernan, medRxiv, 2021.08.17.21262188; doi : https://doi.org/10.1101/2021.08.17.21262188, https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.08.17.21262188v1