Le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) a organisé la session 2021 du Forum sur le suivi du financement du développement (Forum FfD) en tant qu'événement hybride. Les gouvernements et d’autres participants ont entendu qu’il faudrait au moins cinq ans pour que les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID) reviennent à leurs projets de développement et ont discuté des moyens de réagir. En marge des réunions formelles, les entités des Nations Unies ont lancé un outil pour les investisseurs et une série de notes d'orientation sur le financement du développement.

Le Forum s'est réuni du 12 au 15 avril 2021, avec une participation en personne et virtuelle. Les discussions se sont appuyées sur l'édition 2021 du Rapport sur le financement du développement durable (FSDR) de l'ONU, qui appelle à un nouveau financement concessionnel pour les pays en développement, au financement intégral de l'accélérateur d'accès aux outils COVID-19 (ACT), et à une gamme de mesures pour la liquidité et réponse à la dette. Outre les risques à court terme, le rapport souligne que le changement climatique et d'autres menaces croissantes posent des défis à long terme pour le progrès. Le rapport appelle tous les gouvernements à utiliser les impôts pour mieux aligner leurs comportements sur le développement durable.

Forum FfD appelle à la conception de stratégies de récupération du COVID-19 pour accélérer les ODD | Nouvelles

S'adressant au Forum, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a appelé à six mesures urgentes pour assurer «une réponse et un relèvement équitables, durables et résilients après le COVID-19» :

  • mettre les vaccins à la disposition de tous les pays
  • inverser la baisse des financements concessionnels
  • diriger les fonds là où ils sont le plus nécessaires, pour réduire les inégalités extrêmes
  • prolongation de la suspension du service de la dette jusqu'en 2022 et autres mesures discutées lors d'une réunion des chefs d'État et de gouvernement sur l'architecture de la dette internationale et la liquidité organisée par l'ONU avec les premiers ministres de la Jamaïque et du Canada au début du mois d'avril 2021
  • investir dans l'humain à travers un «nouveau contrat social»; et
  • relancer les économies pour être plus cohérentes avec les ODD et l'Accord de Paris sur le changement climatique

Guterres a déclaré qu'en n'orientant pas plus de dépenses de relance vers des projets verts, le monde manque «une occasion unique» de renforcer la réponse et la reprise tout en accélérant les progrès dans le cadre du Programme 2030 et de l'Accord de Paris.

Le président de l'AGNU, Volkan Bozkir, a appelé à un changement vers l'annulation et l'annulation de la dette. Il a dit aux participants que les PMA et les PEID prendront au moins cinq ans pour retrouver les voies de développement qui avaient été projetées avant la pandémie.

Le forum comprenait un segment spécial sur le financement de la reprise après le COVID-19 et des sessions sur l'investissement dans les infrastructures durables, la dette et la liquidité, et la garantie d'un avenir résilient au climat, entre autres sujets.

Le document final est un ensemble de conclusions et de recommandations négociées dans les semaines précédant le Forum. Par le texte, les États membres de l'ONU reconnaissent que les stratégies de relèvement du COVID-19 «doivent être conçues pour accélérer la mise en œuvre du Programme 2030 au cours de la décennie d'action». Ils décrivent le monde comme «confronté à une crise sanitaire et socio-économique multidimensionnelle qui est aggravée par le changement climatique, la perte de biodiversité et la dégradation de l'environnement». Ils reconnaissent la vaccination extensive contre le COVID-19 comme «un bien public mondial pour la santé… afin de mettre un terme à la pandémie» et se résolvent à «travailler sans relâche pour assurer un accès rapide de tous les pays aux vaccins, traitements et diagnostics COVID-19. " Plus généralement, les gouvernements reconnaissent la couverture sanitaire universelle comme fondamentale pour atteindre les ODD, et insistent sur l'investissement dans des infrastructures de santé résilientes comme «la clé pour faire progresser la prospérité et le développement durable et réduire la pauvreté».

Le 14 avril, l'Alliance mondiale des investisseurs pour le développement durable (GISD) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont lancé un outil pour faciliter les investissements du secteur privé qui contribuent à la réalisation des ODD. L'Alliance GISD est un groupe de 30 PDG qui s'efforce de renforcer les financements à long terme et les investissements dans le développement durable; il a été créé par le Secrétaire général en 2019.

La «plate-forme d’investisseurs ODD» vise à fournir aux investisseurs du secteur privé des informations sur le marché de chaque pays et ses paysages d’investissement locaux, ainsi que les relations avec les investisseurs. Le PNUD note que la plateforme s'appuie sur les SDG Investor Maps créées par son initiative SDG Impact. SDG Investor Maps identifie les opportunités d'investissement présentant à la fois des promesses financières et un potentiel d'impact pour faire progresser les ODD.

Avant le Forum, le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA) a lancé quatre notes d'orientation sur le financement du développement. Une note sur l'intensification de l'investissement privé dans les ODD se concentre sur les incitations pour les financeurs et les investisseurs privés, qui peuvent être traitées à la fois par des mesures réglementaires et des mesures spécifiques pour les institutions et les industries. Il recommande également de faire progresser les normes industrielles pour la mesure de l'impact et de développer un ensemble clair de mesures liées aux ODD pour les cadres de rapport existants.

Une note sur la finance tenant compte des risques fait valoir que «le développement qui n’est pas fondé sur les risques n’est ni inclusif ni durable». Il appelle les gouvernements à prendre l'initiative de s'assurer que les investissements ont une approche tenant compte des risques en intégrant l'analyse des risques dans leurs processus de planification et en alignant le paysage des risques du secteur privé avec les risques liés aux ODD, par exemple via la tarification du carbone.

Le mémoire sur les rapports sur le développement durable des entreprises indique que «la confusion règne toujours» pour les entreprises concernant les cadres à suivre pour fournir des informations liées au développement durable sur leurs activités et leurs impacts. Les auteurs recommandent aux organismes de normalisation de regrouper leurs travaux dans un ensemble mondial unique et cohérent de normes de reporting, et que les décideurs exigent des grandes entreprises qu'elles rendent compte d'un ensemble de paramètres de base.

Concernant le financement mixte pour la reprise du COVID-19, une note d'orientation appelle à une nouvelle approche pour améliorer l'impact du financement mixte, y compris l'utilisation de ressources non concessionnelles lorsque cela est possible. [DESA story on FfD Forum] [FfD Forum webpage]